LOCAL 175
Raffinerie de Pétro-Canada, Montréal
Case postal 447, Montréal (Québec ) HIB 5P3
scep175@qc.aira.comLOCK-OUT DES TRAVAILLEURS DE LA RAFFINERIE DE PETRO-CANADA
Depuis le 17 novembre 2007, les travailleurs de la raffinerie de Petro-Canada à Montréal-Est sont en lock-out parce qu’ils refusent les offres de la Direction.
Pourtant, les négociations n’achoppent pas sur les salaires, puisque ceux-ci sont négociés à l’échelle nationale depuis plus de 40 ans, sans problème jusqu’à maintenant. Étant donné que les deux (2) autres raffineries de Petro-Canada soit celles d’Edmonton et de Mississauga ont déjà signé leur convention collective sans aucun recul, nous ne comprenons pas que la Direction de Montréal nous ait refusé une offre comparable à celle des confrères des autres provinces.
La Direction de Montréal accepte de nous donner les mêmes salaires que ceux déjà négociés en vertu de l’entente nationale, mais s’en écarte en exigeant une entente de six ans, contrairement aux trois ans offerts et acceptés aux autres raffineries. L’enjeu caché de la Direction apparaît dans son offre « dite finale », soit la moyenne des salaires d’Edmonton et Mississauga, qui seront négociés dans trois ans. C’est donc dire que dans trois ans, il est déjà prévu une hiérarchisation des trois raffineries. Le message est donc lancé pour les confrères de Mississauga.
Depuis la fin de notre entente collective, en février, il y a eu pas moins d’une vingtaine de rencontres au cours desquelles nous n’avons jamais pu présenter nos demandes. À chaque occasion, la Direction arrivait avec son offre, modifiée avec des reculs supplémentaires, totalisant 22 reculs lors du dépôt de « sa meilleure » offre finale. La meilleure parce qu’elle ne trouvait plus de reculs à nous imposer ?
La majorité des reculs qui nous apparaissent inacceptables ont rapports à la santé et à la sécurité.
Ainsi, la Direction veut imposer des limites de temps maximum au temps de formation des nouveaux employés, à chaque niveau de leur programme de progression. Depuis 1975, les programmes de progression existent dans les raffineries : les syndicats et les directions avaient toujours négocié des minimums de temps d’apprentissage, afin de respecter à la fois les coûts liés à la formation, mais aussi la capacité d’apprentissage du nouveau travailleur, et les normes minimales de sécurité inhérentes au travail en raffinerie.
Or, le temps maximum exigé par la Direction est inférieur au minimum jugé nécessaire par les deux parties aux dernières ententes collectives. Aucun syndicat ne refuse inutilement à ses membres de gagner plus d’argent sans motif grave, sinon c’est un syndicat sacrilège. Pourtant, nous sommes tellement convaincus qu’à long terme, il y a va de la santé et de la sécurité des travailleurs que nous ne pouvons accepter une telle demande.
Toujours dans le domaine de la santé et sécurité, la direction veut éliminer notre représentant syndical en santé et sécurité, de la façon la plus inique qui soit :
« Un salarié dûment qualifié, membre du syndicat, agira comme représentant syndical à la prévention … son plan de travail, ses activités et ses résultats seront révisés et évalués sur une base hebdomadaire »
Le représentant syndical en santé et sécurité existe depuis 1978, dans un désir des raffineries, à l’époque, de se soumettre d’avance à la Loi sur la santé et la sécurité au travail, qui allait être votée l’année suivante. Toutes les sections locales ont donc nommé des représentants et ont financé toute la formation requise pour bien représenter les membres et être en mesure de les protéger. À la raffinerie de Petro-Canada, nous n’en sommes qu’à notre deuxième représentant, le précédent ayant pris sa retraite. C’est donc dire, que ne devient pas représentant en sécurité qui veut au Local 175.
D’ailleurs, la Raffinerie Shell a laissé tomber la même demande. Petro-Canada s’accroche, elle qui a distribué des récompenses à tous ses employés pour une année record au chapitre de la prévention des blessures. Il est ironique que la Raffinerie d’Edmonton ait donné 0,5% d’augmentation de salaire à ses employés cette année, pour leur performance au chapitre de la prévention, alors qu’à Montréal on cherche à sabrer dans la même prévention.
Tous les autres reculs constituent des réaménagements ou modifications de la convention collective dans le but évident de réapproprier tous les droits de gérance accordés par Petro-Fina / Petro-Canada à ce jour, ou plutôt jusqu’à la privatisation complète de Petro-Canada.
Le lock-out a été décrété malgré que nous n’ayons fait aucun moyen de pression autre qu’un vote de grève unanime. Il a été fait sans préavis autre qu’un ultimatum de forcer notre exécutif à nous faire voter sur une offre dite finale qui n’a jamais été déposée au Ministère du Travail. Pendant plus d’un mois, la Direction a procédé à la formation accélérée de ses cadres, en fonction d’un plan dit de contingence, en vertu duquel, ils devaient coucher à la raffinerie, en prévision d’une grève appréhendée, pendant qu’à la table de négociation la même direction faisait tout pour nous y pousser. Finalement de guerre lasse, elle nous a mis en lock-out.
Il est clair que la mission de Petro-Canada est de briser le syndicat afin d’avoir les coudées franches pour engranger encore plus de profits, à l’abri des regards indiscrets et à la barbe des gouvernements. Après le citoyen, vivement les employés.
Cette mise au point ne constitue en aucune façon une négociation sur la place publique. Elle ne vise qu’à répondre aux nombreuses questions qui nous sont posées sur les raisons du lock-out des travailleurs syndiqués de la raffinerie de Petro-Canada.
Rejoindre : Président du Local 175 Jacques Vanier 514-220-5146
Représentant national SCEP Daniel Cloutier 514-891-3289