Profits records de Pétro-Canada
Les syndiqués de Montréal-Est se disent «outrés et scandalisés»
Mise en ligne 30/04/2008 04h00
Profits records de Pétro-Canada - Les syndiqués de Montréal-Est se disent «outrés et scandalisés»
http://argent.canoe.com/lca/infos/canada/archives/2008/04/20080429-221949.htmlYvon Laprade
Le Journal de Montréal
Les 265 travailleurs en lock-out de Petro-Canada depuis plus de cinq mois à la raffinerie de Montréal-Est se disent «outrés et scandalisés» par l’ampleur des profits.
«Nous autres, on est dehors, sans salaire, tandis que Petro-Canada se pète les bretelles avec des profits records», s’est indigné le président du syndicat (CSEP-FTQ), Jacques Vanier.
Il se trouvait encore à Calgary, hier soir, quand Le Journal de Montréal lui a demandé de commenter la «performance» de la pétrolière.
«On a fait le voyage dans l’Ouest canadien pour poser des questions aux dirigeants de Petro-Canada.
«On se doutait bien que la pétrolière faisait beaucoup d’argent avec la hausse du prix du carburant.
«Mais ce qui nous choque, c’est qu’elle ne fait rien pour régler le conflit de travail qui perdure depuis la mi-novembre 2007», a précisé le leader syndical.
Les membres du syndicat «voulaient que les actionnaires sachent ce qui se passe au Québec», ajoute Jacques Vanier.
«On leur a demandé pourquoi Petro-Canada isolait les travailleurs du Québec et pourquoi la pétrolière avait recours à des scabs», a-t-il expliqué.
De toute évidence, la haute direction a été forcée d’écouter les questions made in Québec portant sur la réalité distincte qui prévaut dans les syndicats québécois.
«Partout, au Canada, Petro-Canada a réglé ses conventions collectives. Sauf au Québec.
«Mais nous avons l’appui de tous nos confrères au Canada, et les dirigeants ont compris qu’ils se sont trompés dans leur stratégie. Nous ne rentrerons pas à plat ventre!», a insisté le président du syndicat.
Par ailleurs, les syndiqués québécois prétendent que le boycott des stations-service Petro-Canada «fait mal» à la pétrolière.
«Ils vont s’en ressentir. La baisse des ventes est de 10 à 15 %. On voit les automobilistes faire le plein chez les concurrents. Notre campagne marche», dit le président du syndicat.