Voici un article trouvé sur internet
Un environnement sain et sécuritairehttp://www.themonitor.ca/article-160249-Cest-un-depart.html Mireille Boisvert Article online since December 17th 2007 FÉLICITATIONS M. GUILBEAULT POUR VOTRE CHRONIQUE SUR L'ENVIRONNEMENT.
Permettez-moi d'expliciter ici une situation qui perdure depuis le 17
novembre et qui crée beaucoup d'insécurité dans la population angevine
et toute celle de l'est de Montréal. En voici les faits vérifiés et
vérifiables.
LOCKOUT ET ENVIRONNEMENT SÉCURITAIRE?
Noël dans quelques jours et plusieurs familles le vivront très
durement. Le 17 novembre dernier, la raffinerie Pétro-Canada, ce géant
du pétrole, a mis en lockout ses 263 employés syndiqués, membres du
Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP)
et qui étaient sans convention de travail depuis le 31 janvier 2007.
Les cadres, bien au chaud, choyés dans leurs locaux aménagés en
dortoir, ne manquent pas de crevettes ni de beefsteaks pour festoyer
pendant que les employés transformés en phoques font le pied de grue à
des températures sous zéro sous la vigilance du Service de la Police de
Montréal qui veille à faire respecter une injonction interlocutoire
émise par le juge Benoît Émery le 30 novembre 2007 sans caution.
Un ordre de la cour restreint le nombre de lockouteurs à 5, et ceux-ci
ne pouvent se tenir qu’à plus de 15 pieds des entrées de la propriété
de Pétro-Canada qui se vante de naviguer entre mers et mondes sous son
magnifique emblème rouge et blanc. Ils ont un pouvoir incroyable de
persuasion ces Gaulois! Autrement dit, ils ligotent tous les piqueteurs
qui essaient par des moyens légaux de passer un message à la
population! Ce ne sont pas eux qui ont voulu ce lockout.
Dans leur demande d’injonction contre les syndiqués, et je cite…
Pétro-Canada se vante d’être l’une des plus importantes sociétés
pétrolifères et gazières du Canada; elle est l’une des plus grandes
raffineries et distributrices de produits pétroliers et de lubrifiants;
elle est le chef de file dans la production pétrochimique. Où est le
côté humanitaire et sécuritaire dans les mesures que la compagnie vient
de prendre envers ses employés en les jetant dehors à la veille des
Fêtes?
Baillonner de telle façon le droit légitime des piqueteurs, qui tentent
de sensibiliser la population et les autres employés ou cadres de
Pétro-Canada, n’aurait pu être plus pernicieux. Fait intéressant,
l’Honorable juge autorise la compagnie à signifier en dehors des heures
légales et même un jour férié l’injonction et toutes autres ordonnances
pouvant être remises par un huissier sans que ce dernier soit porteur
du document original (…). Y a-t-il une justice égale pour tous? Agit-on
ainsi envers les autres groupes de syndiqués tels que les policiers,
agents de la paix, cols bleu blanc ou rouge? La dictature n’hésite pas
à étendre ses tentacules quand elle a le pouvoir et l’argent!
Bornés par le quadrilatère de l’autoroute métropolitaine, les rues
Sherbrooke, Marien et St-Jean-Baptiste, comment ce magnat du pétrole
peut-il prétendre maintenir en fonction tous les départements en toute
sécurité sans l’apport de tous ses employés qualifiés syndiqués et
protéger la population d’incidents potentiellement dangereux?
Le 26 novembre dernier, je fus réveillée par un inconfort sérieux
et allergène, mal de gorge, picotements des yeux, problèmes
respiratoires etc. À l’intérieur de mon domicile, je devais dormir en
me couvrant le visage. Un article dans le journal local l'Avenir,
d’Anjou, a confirmé mes craintes. Une compagnie de recyclage en résidus
de pétrole, Marsulex, a constaté une fuite dans leurs installations de
transfert provenant de Pétro-Canada. Quand on sait que trois pouffées
de souffre à proximité pour les employés peuvent provoquer la mort, on
attend quoi pour bouger et protéger la population environnante? On ne
nous informe même pas en cas d’émanations importantes comme celle que
nous avons vécue dernièrement. Nous sommes à la merci de leurs
décisions et cachotteries.
Cet incident aurait-il pu être évité si les employés consciencieux et
spécialisés de Pétro-Canada avaient été au travail? La compagnie met
tout en œuvre pour garantir un environnement sain et sécuritaire… Ce
que j’ai senti et ressenti toute une nuit ne l’était pas trop! A Anjou,
Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, Rivière-des-Prairies, on vit sur un
volcan en puissance. La sécurité dans un tel milieu est primordiale et
essentielle pour minimiser les accidents et augmenter la confiance des
employés et des citoyens.
Un calcul rapide permet de constater que maintenir les conditions
sécuritaires actuelles telles que le demandent les syndiqués qui
tiennent à conserver le poste de leur représentant en santé et sécurité
et celui de leur président syndical est une source d’économie à court
et long terme qui maintient des rapports harmonieux entre le personnel
et la direction. J’aurais compris l’attitude de Pétro-Canada si la
compagnie ne s’était pas vantée par Internet et dans les journaux
d’avoir fait autant de revenus excédentaires en 2007 (2 milliards 211
millions), en forte hausse si on les compare à 2006.
Pourquoi une entente semblable est-elle bonne pour les employés de
Shell qui revendiquaient les mêmes demandes et non pour les 263
employés de Pétro-Canada qui, eux, ont été jetés dehors quelques jours
après que l’entente avec Shell ait été signée?
Plus grave encore, contourner la loi ne semble pas les importuner. N’y
a-t-il pas une loi anti-scabs protégeant les employés en lockout ou en
grève? Une pluie de nouvelles nominations de cadres ont eu lieu chez
les employés-syndiqués un mois avant le lockout. Déjà la compagnie
planifiait son coup de maître. La haute administration de Pétro-Canada
remplace actuellement les syndiqués par des cadres (en fonction,
nouvellement embauchés pour l’occasion ou retraités) et des
contractuels et ferait pression sur eux pour continuer le roulement de
la production. Ces derniers sont coincés entre la décision d’appuyer
les syndiqués et le danger de voir leurs contrats annulés. Miner le
moral des troupes syndiquées est une arme redoutable quand on possède
des millions en poche au détriment des contribuables
Plusieurs personnes vont subir le préjudice et les dangers de ce
lockout. Le stress, le manque à gagner engendreront des dépressions,
des maladies qui vont s’ajouter à tous les inconvénients inévitables
liés à cette perte d’emploi imposée. .
Pétro-Canada clame dans ses priorités qu’elle croit qu’un dialogue
efficace est primordial et que les employés sont une partie-clé pour
l’entreprise. La compagnie met tout en œuvre pour garantir à ses
employés un environnement sain et sécuritaire. Elle confirme que dans
certains secteurs, les travailleurs désirent être représentés par un
syndicat et qu’elle respectera le droit des groupes d’employés de
choisir d’être représentés par un agent négociateur. Elle affirme
qu’elle négociera de bonne foi en vue de conclure une convention
collective qui tient compte des besoins de l’entreprise tout en offrant
un programme salarial et des conditions de travail responsables.
N’est-il pas temps de mettre en pratique tous ses objectifs et essayer
de comprendre les besoins réels de ces employés fiables et responsables
qui revendiquent honnêtement et démocratiquement leurs droits acquis?
Priver les employés de leur représentant en santé et sécurité et de
leur président syndical est une goutte d’eau dans l’océan des revenus
excédentaires de Pétro-Canada! Combien de milliards de plus ça va
prendre à M. Andrew Stevens pour demeurer compétitif?
Je trouvais qu'il était important que les citoyens de l'est de Montréal
aient l'heure juste quant à ce conflit qui peut prendre des proportions
importantes et détruire la confiance que nous avons tous mis dans cette
compagnie multinationale.
Je vous remercie de nous donner l'opportunité de pouvoir exprimer nos inquiétudes quand à l'environnement de notre milieu.
Mireille Boisvert, orthopédagogue et consommatrice
Anjou