Les travailleurs du journal de Montréal ont été mis en lock-outhttp://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5gqInuPUjnMyB8B1HzT8rjdrRnY_gIl y a 2 heures
MONTREAL — La direction du Journal de Montréal a décrété un lock-out dans la nuit de samedi.Dans
une mise au point aux lecteurs publiée samedi dans le Journal, la
présidente et éditrice du quotidien Lyne Robitaille explique que la
décision était inévitable, d'autant que des rumeurs persistantes d'un
vote de grève circulaient.Lyne Robitaille soutient que la partie
syndicale refuse le dialogue et a choisi de livrer bataille pour
préserver des privilèges qui appartiennent au passé. Elle ajoute que la
convention collective des employés, venue à échéance le 31 décembre
dernier, empêche le Journal d'avancer et de se moderniser.Mme
Robitaille affirme que l'immense popularité d'Internet, tout comme
celle des journaux gratuits et des chaines de télévision qui diffusent
des nouvelles 24 heures sur 24, a eu des conséquences majeures pour les
quotidiens payants, qui ont subi de fortes baisses de revenus.La
présidente et éditrice du Journal de Montréal soutient notamment qu'une
semaine de travail de 30 heures sur 4 jours n'a plus de sens. Elle
ajoute qu'il n'est plus possible de payer six semaines de vacances aux
employés, à une fois et demi leur salaire régulier. Elle déclare
également que le Journal ne peut plus fonctionner avec le même nombre
d'employés.De son côté, Isabelle Dessureault, vice-présidente
aux affaires publiques chez Quebecor Media, réitère que les conditions
négociées aux belles années des médias écrits ne peuvent plus être
maintenues, ajoutant que malgré les coupures demandées, les
travailleurs continueraient d'obtenir les meilleures conditions
salariales de l'industrie et que des primes seraient offertes aux
collaborateurs appelés à quitter.Mme Dessureault ajoute par
ailleurs que le Journal aimerait augmenter le nombre de journalistes
dans la salle de rédaction pour réaliser des dossiers exclusifs et des
enquêtes. La direction se défend également de vouloir continuer
d'investir dans le contenu tant dans sa forme papier qu'en ligne.Le
Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal,
affilié à la CSN, a accusé l'employeur d'avoir rompu les discussions en
qualifiant cette situation de "jour triste". Le président syndical
Raynald Leblanc affirme que des avancées avaient pourtant été faites
dans les négociations notamment sur la question de la semaine de
travail, le temps supplémentaire, et sur le passage au multi
plate-forme et le multi-tâche. Il accuse d'intransigence la partie
patronale.Le porte-parole syndical prévient que ses membres sont
déterminés à "se battre", ajoutant qu'ils ont des alliances avec
d'autres syndicats et les moyens financiers pour faire face à cette
crise.Le syndicat soutient que Quebecor réclame le licenciement
d'environ 75 employés du Journal, l'élimination du service de la
comptabilité, des diminutions de salaire de 25 pour cent pour le
personnel des petites annonces, une augmentation de 25 pour cent de la
semaine de travail sans rémunération additionnelle, une réduction de 20
pour cent des avantages sociaux pour l'ensemble des travailleurs et des
conditions inférieures pour les nouveaux employés.Des
manifestations sont déjà prévues et le piquetage a débuté samedi matin
devant les bureaux du quotidien de la rue Frontenac à Montréal. Une
assemblée générale se tiendra lundi. Le syndicat a par ailleurs mis en
ligne un site Internet,
www.ruefrontenac.com qui devrait évoluer au cours des prochains jours.La partie patronale a mentionné que le Journal sera publié quotidiennement malgré le conflit.A
l'origine, le Journal de Montréal est né pendant un conflit de travail
à La Presse. Le premier numéro a été publié le 15 juin 1964.