Pour marquer le 100e jour de lock-out de la raffinerie Petro-Canada offre un «festin» homards-steaks-crevettes aux cadres Mise en ligne 19/03/2008 07h35
Yvon Laprade
Le Journal de MontréalPour
marquer le 100e jour de lock-out à sa raffinerie de l’est de Montréal,
Petro-Canada a offert tout récemment un « festin »
homards-steaks-crevettes à ses 130 employés cadres, qui font tourner la
raffinerie en l’absence des
260 travailleurs syndiqués.Cette « célébration » haute en couleur — avec déguisements loués chez
un costumier montréalais ! — visait à remonter le moral des troupes.
Depuis le début du lock-out (le 17 novembre 2007), les employés cadres ont eu droit à très peu de journées de congé.« Le moral est assez bien », a confié hier au Journal de Montréal le
porte-parole de Petro-Canada, Andrew Pelletier, lui-même affecté à des
tâches opérationnelles à l’usine.
Selon lui, la raffinerie fonctionne à pleine capacité, même à effectifs réduits. En
décembre 2007, la production a totalisé 126 000 barils par jour.En
janvier et février 2008, la production s’est élevée à 131 000 barils
quotidiennement. « Nous avons de 130 à 150 cadres pour assurer la
production, et ça peut aller jusqu’à 200. Il n’y a pas de scabs à
l’usine », se défend le porte-parole.
Il concède toutefois que les employés cadres, transformés en
gars de plancher depuis le lock-out, ne souhaitent pas que le conflit
s’éternise. « Mais il va falloir qu’on se parle si on veut
régler », a plaidé Andrew Pelletier.
Encore loin…Du côté syndical, le président de la section
locale 175 (SCEP-FTQ), Jacques Vanier, ne semble pas croire au
potentiel de rapprochement. « Plus les jours avancent, dit-il, plus
on se fait imposer des reculs. On a compilé
28 reculs. On est encore loin. »
Il prétend que le syndicat a « laissé tomber » l’essentiel de
ses demandes. « C’est à leur tour de faire comme nous, s’ils veulent
qu’on règle », ajoute-t-il.
Il en profite pour écorcher la pétrolière « qui nous appartient
» et « qui a encaissé, dit-il, des profits de 2,7 milliards de dollars
».
Petro-Canada demeure intraitable sur des questions touchant,
entre autres, la libération à plein temps du président du syndicat
(Jacques Vanier). « C’est un point important. Ça pourrait se régler
rapidement sur les autres points », soutient Andrew Pelletier.
Et le « festin » offert aux employés cadres pour souligner les 100 jours de lock-out ?
- Une rencontre est prévue le 26 mars en présence de la conciliatrice.-
Petro-Canada veut imposer un contrat de travail de 6 ans, avec des
hausses salariales de 14 % (pour les 3 premières années du contrat) et
des augmentations qui s’aligneront sur la moyenne des hausses
salariales à ses usines de l’Ouest canadien.
ylaprade@journalmtl.comhttp://argent.canoe.com/lca/infos/canada/archives/2008/03/20080319-073527.html