http://www.lesaffaires.com/article/0/energie/2008-11-17/485804/petrocanada--les-cicatrices-detrsquoun-lockout.fr.htmlPetro-Canada : les cicatrices d’un lock-outPour en savoir plus
Le lock-out à la raffinerie Petro-Canada de l’Est de
Montréal dure depuis maintenant un an et cette situation risque d’être
néfaste tant pour les deux parties si l'employeur décide d’imposer ses
conditions.
Coalition contre le lock-outSelon Daniel Cloutier, représentant national du Syndicat canadien
des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), «c'est
incompréhensible que les dirigeants de Pétro-Canada n'aient pas encore
compris que ce n'est pas par la menace et l'intimidation qu'ils se
sortiront du conflit».
Mona-Josée Gagnon, professeur en relations de travail à l’Université de
Montréal, admet que la tentation peut être grande pour un employeur
d’imposer ses conditions après un an de lock-out. «Un lock-out qui
s’éternise annonce un mauvais résultat de la négociation pour le
syndicat», dit-elle.
Toutefois, Mme Gagnon précise qu’un syndicat et des employés qui
«rentrent la tête basse» et qui sont «humiliés» par le règlement qu’on
leur a imposé sont «des employés qui vont être démotivés». Elle
soutient qu’un tel résultat «n’est pas dans l’intérêt de l’employeur».
Accepter ou ne pas accepter des concessions Les membres de la section locale 175 et du SCEP-FTQ soutiennent que
«Pétro-Canada refuse de respecter le règlement modèle négocié dans le
secteur de la pétrochimie au Canada». Ils soutiennent aussi que
Pétro-Canada exige des concessions «majeures» sur des acquis syndicaux,
la formation de la main-d’œuvre et en matière de santé et sécurité.
Mona-Josée Gagnon soutient qu’il est légitime pour le syndicat de
s’opposer à ces concessions dans un contexte où de plus en plus
d’employeurs ont recours à ce genre de demandes. «Ce n’est pas parce
que nous sommes dans une tendance de concessions que les syndicats ne
doivent pas essayer de s’opposer à cette tendance», dit-elle.
Depuis quelques semaines, le SCEP, la Fédération des travailleurs du
Québec (FTQ) et le Congrès du travail du Canada (CTC) ont amorcé un
boycott des stations-service de Pétro-Canada. Pour souligner le premier
anniversaire du lock-out et faire connaître leur boycott, les syndiqués
ont organisé aujourd’hui des manifestations simultanées dans une
vingtaine de stations-service de Pétro-Canada.
Selon Mona-Josée Gagnon, «un boycott peut fonctionner s’il y a vraiment
une grande mobilisation et si l’appel au boycottage est extrêmement
connu». Ce n’est pas le cas pour l’instant, précise-t-elle.
Cousine Volcan